Sourire et vieillir  Sourire et vieillir

Quelques rides au coin de l’œil, d’autres encore au bord des lèvres. Des cheveux blancs qui apparaissent, un corps plus lent, un cœur plus dense. Tristesse n’est pas de mise. Comme vieillir peut-être beau ! Comme vieillir peut-être tendre ! Cet appel à la lenteur peut-être parfois d'une joie profonde, un plongeon dans le vivant. Ressentir soudain le frisson du vent, la senteur du tilleul, le parfum du jasmin.  S’enivrer du chant de l’alouette, du rouge du coquelicot, du rayon de soleil qui dès l’aurore a parsemé le ciel de flammes et de feu. Sourire au bol de café chaud, s’amuser à ne pas abîmer la biscotte fragile, lécher son doigt après l’avoir plongé dans le pot de confiture, raconter son histoire à sa seule compagne du moment .. Une fourmi. Sourire de ses bêtises et sourire au présent,  et puis faire l’idiot sans peur des boniments, du châtiment des autres, des regards, des jugements... Tiens, le ciel s’est assombri, le feu a fait place aux cendres. C’est beau aussi un ciel aux couleurs cendrées. … Au loin un village, une maison... Des images surgissent.  Ça sent  bon le pain chaud, le repas de famille, les enfants dispersés, le gâteau du dimanche. Ça sent bon le jardin, les fruits du potager, la sieste sous le figuier, la balade et le thé. Vieillir ce n’est pas être vieux, ce n’est pas s’arrêter. Vieillir c’est ralentir, c’est s’asseoir en souriant à ce qui est offert, à la table dressée, aux enfants aux parents, au jardin et au thé ..

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