La voyageuse immobile La voyageuse immobile

La voyageuse immobile 

Marie a trente ans, elle vit dans une petite chambre modeste de la rue Bernard Chaudet à Trouviac.

Ô ne cherchez pas Trouviac sur une carte ce serait peine perdue ; perdu comme Trouviac d’ailleurs … mais pas comme Marie.
Marie a trente ans ou quarante, ce genre de femmes dont l’éternelle jeunesse marque la peau et le visage.
Elle sourit.
Elle sourit à ses cartes postales sur le mur. Elle sourit à ses livres, à la poésie ou à l’aventure, elle sourit encore aux instruments de musique qui sur le sol posés lui content des histoires féériques, de dépassement de Soi, de recherche, de spiritualité.

Elle sourit à tous ces instants immobiles où rêves et réalité se confondent.
Elle voyage Marie, elle voyage. Elle voyage entre les quatre murs de sa chambre et l’infini de ses possibles.
Elle rêve. Ô elle côtoie des gens Marie, sort de chez elle, participe à quelques activités culturelles, apprend auprès de maîtres, marche, fait du sport, dîne avec ses amis, visite sa famille.

C’est une fille ordinaire dirait-on. Mais elle aime sa petite chambre, son sanctuaire. Elle aime marcher seule, déambuler avec passion, sentir la Vie à plein poumons à plein le cœur. Elle aime laisser son esprit voyager, car c’est une voyageuse Marie… voyageuse immobile.
Dans ses rêves elle peut tout imaginer : Les forêts les lacs, les étoiles, les planètes ; elle peut imaginer l’inimaginable et tout est parfaitement et à chaque fois ce qu’elle désire.
Elle peut changer les décors et les gens, tout chambouler à chaque instant, rencontrer ses héros et ne jamais être déçue. Elle aime rêver Marie.

Un jour elle est une tragédienne, un autre philosophe ou trapéziste dans un tout petit cirque, un autre encore elle dîne avec quelques défunts qu’elle admire : Ils parlent, lui prodiguent des conseils, rient, festoient… et la nuit est éternelle.

Elle peut être écrivain ou star de cinéma, mais encore poète, saltimbanque, violoniste ou peintre.  
Elle peut tout faire Marie, elle peut tout être. Elle sourit, elle, la voyageuse immobile.
Lorsqu’elle entend parfois « ne rêve plus ta Vie mais fais que ta Vie soit un rêve », elle sourit encore.

Le rêve même est sa Vie et elle y est heureuse. Elle ne la fuit pas comme certains veulent bien l’entendre, elle y plonge au contraire. Chaque jour qui passe est un bain onirique.

Tout est question de perspective, ce qui peut apparaître une fuite chez l’un est un instrument de liberté chez l’autre. Marie le sait, Marie sourit. Marie… voyageuse immobile.

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